Revell démontre un savoir-faire de haut niveau sur son dernier moule du F-35 Lightning II au 1/72.

Revue de détail !

Lockheed Martin F-35A Lightning II
Réf 03799

Echelle 1/72
Longueur : 218mm (réel : 15,700m soit 218mm au 1/72)
Envergure : annoncé 153mm, mesuré 148mm (réel : 10,700m soit 148mm au 1/72)
Pièces : 143
Gravure en creux et relief, plastique gris-vert clair. Plastique cristal teinté en jaune.

3 Décorations proposées :

1. Sn 19-5495, avion de démonstration du 495th FS Valkyries du 48th Fighter Wing USAF, RAF Lakenheath, Grande-Bretagne, mai 2022.
2. 35+01, Taktisches Luftwaffengeschwader 33, Luftwaffe, Büchel Air Base, Allemagne. Décoration what-if.
3. F-026, 313 Squadron, Koninklijke Luchtmacht, Volkel Air Base, Pays-Bas, fin 2024.

Quelques mots sur le F-35 Lightning II 

Le F-35A est la version terrestre du F-35 Lightning II, le principal avion occidental développé au début de ce siècle par Lockheed-Martin dans le cadre d’un programme « multinational ». Cet avion conçu et produit aux États-Unis a bénéficié d’investissements importants des différents pays alliés qui s’y sont joints, pour remplacer leurs machines vieillissantes, comme le Canada, le Royaume-Uni, la Norvège, les Pays-Bas, l’Italie, l’Australie ou le Danemark. Controversé aux USA pour son coût, l’avion l’est plus encore en ce début d’année 2025 chez certains de ses clients, ou de ses potentiels acquéreurs. Les raisons en sont doubles. D’une part, la politique extérieure de la nouvelle administration américaine est peu engageante pour certains de ses alliés. D’autre part, il a été rendu public que les Américains étaient les seuls à détenir la capacité souveraine à mettre en œuvre ces avions, en raison de la nécessité de mises à jour fréquentes des systèmes logiciels indispensables à l’utilisation de l’avion. En effet, les Américains conservent seuls cette maîtrise, en dépit des investissements quelquefois majeurs des pays clients. 

Trois versions principales du F-35 ont été produites, la première (F-35B) étant la version à décollage et atterrissage verticaux, destinée à remplacer les avions Harrier vieillissants de plusieurs forces aériennes de l’OTAN. La seconde (F-35A) et la dernière (F-35C, version navale catapultable et à appontage sur brin d’arrêt) ont été mises en service très récemment. Israël, qui est un des clients export de l’avion (F-35A), a déjà utilisé ses avions pour des opérations de guerre. Le F-35C de l’US Navy a aussi connu son baptême du feu très récemment contre les Houtis yéménites. 

La principale caractéristique du programme F-35 est de produire un avion le plus polyvalent possible, pour qu’il puisse remplacer tous les avions de combat actuels (hormis les bombardiers purs tels que les B-52, B-1, B-2 ou autres futurs B-21 Raider). Cette caractéristique permettait de réduire les coûts de développement des matériels aériens d’une aviation de combat nationale et moderne. Ainsi le F-35A Lightning II est tout à la fois un avion capable de missions de supériorité aérienne ou d’attaque nucléaire, en passant par la reconnaissance ou l’attaque conventionnelle, selon sa configuration logicielle et de système d’arme. 

Si les Pays-Bas, dont une machine fait l’objet d’une décoration de la maquette, sont pleinement opérationnels sur F-35A depuis la fin de l’année 2024, et suite au retrait total des F-16 néerlandais, il n’en va pas de même pour l’Allemagne. Cette dernière a bien commandé des F-35A, une commande qui était supportée principalement par l’ancien Chancelier, aujourd’hui mis en minorité et écarté du pouvoir. Le nouveau Chancelier était un opposant à cette commande, l’est toujours, et une forte majorité d’Allemands est pour l’annulation de la commande de F-35 au profit d’avions européens pour remplacer les Tornado de la Luftwaffe. Des décisions sont attendues pour les prochains jours, mais tout porte à croire que la seconde décoration hypothétique de cette maquette deviendra purement et simplement un what-if qui fera seulement rêver les aficionados de cet avion en Allemagne… 

La maquette Revell 

Les maquettes de F-35 sont à la mode, tant au 1/72 qu’au 1/48. Et il y a fort à parier que des kits au 1/32 voient très prochainement le jour. C’est un peu normal vu l’importance de l’avion sur la scène internationale. Les anciens ont connu la même chose dans les années 70, et au début des années 80 avec respectivement les maquettes de F-16 et de F-18. Rien d’étonnant donc que Revell ajoute aussi cet avion à son catalogue. 

La boîte est habituelle à ce fabricant, en carton assez souple, à ouverture latérale. Ce détail qui n’a que peu d’importance pour les maquettistes qui achètent un kit pour « consommer de suite », est un peu plus gênant pour ceux qui stockent les boîtes. En effet, par sa conception, cette boîte aura tendance à se déformer ou s’écraser si elle doit supporter le poids de nombreuses autres boîtes dans une pile de maquettes. D’autres maquettistes utilisent le fond de boîte pour y stocker les pièces en cours de montage. C’est chose impossible ici. Le design de la boîte et le dessin sont en revanche très attrayants, le Boxart représente un avion de Lakenheath au-dessus de la verte Erin. 

La première chose qui saute aux yeux à l’ouverture des sachets des pièces est le niveau de détail de cette maquette, et en particulier celui des pièces internes. La soute ventrale est particulièrement représentative. La qualité de moulage est aussi excellente. On pourra se reporter aux découpes dentelées du croupion d’une finesse rarement égalée. Le découpage de la maquette est logique, et ne complique pas outre mesure son montage. Il nous semble qu’on pourra appréhender ce kit en suivant l’ordre de la notice, sans avoir de surprise désagréable. Cet ordre-là facilitera aussi les opérations de peinture (et de masquage) qui pourraient s’avérer assez complexes pour faire ressortir les éléments structurels plus clairs comme on le voit sur les photos des avions réels. Il est d’ailleurs possible que des accessoiristes se penchent sur le problème et sortent rapidement des jeux de masques pour la peinture de ce kit à l’aérographe. 

Au niveau des dimensions du kit, elles sont parfaites. Les formes de la machine sont aussi très bien rendues, même si le montage en apprendra plus sur ce point. Il est à noter que l’envergure annoncée sur la boîte de 153mm ne correspond en rien à l’envergure réelle du kit de 148mm qui est exactement la côte attendue. 

La maquette propose les deux options d’un avion bon de guerre ou d’un avion doté des lentilles de réflexion des ondes radar, utilisées en temps de paix pour augmenter la signature radar de l’avion. Par ailleurs, ce kit offre une panoplie assez complète d’armements, même s’il en manque quelques-uns très emblématiques comme la bombe nucléaire B61 Mod 12 ou les missiles AGM-158 et leur version de croisière AGM-158C. La possibilité de montage d’armements en externe sous pylônes est aussi offerte en option, même si on n’a pas l’habitude de voir cet avion dans ces configurations certes très guerrières mais peu discrètes (pour les radars adverses). Nous avons aussi noté parmi les options la présence de plaques FOD pour l’arrière du réacteur et les entrées d’air. Le déploiement de l’échelle d’accès du pilote est aussi prévu et fourni. 

Les pièces cristal sont moulées dans un plastique teinté en jaune dans la masse. L’idée est excellente et avait déjà été utilisée par Revell sur certains kits (F-117 par exemple). Pour autant, les aspects positifs s’associent à quelques inconvénients, toutefois minimisés par la grande finesse de la pièce ne créant aucun effet de loupe. La verrière de l’avion est constituée d’une fine couche d’or. Si la recherche d’une solution réaliste est mieux que rien, on s’interroge à savoir s’il n’y avait pas mieux. En effet, la plupart du temps, la verrière semble complètement transparente et cette dominante jaune n’apparaît que dans certains rares cas d’ensoleillement. Par ailleurs, l’insertion d’autres pièces, complètement translucides dans la réalité sur cette même grappe nuit à leur réalisme, comme pour les dispositifs FLIR. On se demande finalement, dans le cas de ce kit si les inconvénients de cette solution ne sont pas plus importants que ses avantages. 

La notice est très bien faite, compréhensible et détaillée. Les décalques sont excellents comme à l’accoutumée. Les stencils sont bien là et lisibles à la loupe ! Nous ne reviendrons pas sur les choix de décoration proposés. De toutes les façons, les planches de décalques pour F-35A commencent à fleurir aux quatre coins du monde. 

Conclusion 

Revell nous livre là un kit qui pourrait bien être le meilleur de cet avion sur le marché de la maquette au 1/72, en raison de la qualité de sa soute à armements notamment. Pour autant quelques points n’ont à notre avis pas bénéficié de la meilleure solution, comme la verrière, et le poste de pilotage qui aurait probablement pu être un peu plus fouillé. Dans l’ensemble, ce kit est très attractif, et il fera très certainement l’objet d’un montage très prochainement pour confirmer tout le bien que nous en pensons. 

RVB 

Merci à l’entreprise Revell pour la fourniture du kit présenté.

Merci au service Public Relations/Press de l’entreprise Lockheed-Martin pour les documents communiqués. Photos avion © Lockheed-Martin.